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CONFITOU
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qu’on ait eu le temps de faire un geste !… Mon pauvre Méringot !… Je suis trop dur, à mon âge, pour pleurer… mais j’ai le chagrin dans le cœur, et il n’en partira pas de sitôt !… Cochons d’Allemands ! Faut-il qu’ils aient des espions partout, tout de même !…

— Oui, dit Raucoux-Desmares, comme dans un rêve, c’est incroyable !… Quelle affreuse aventure !… Eh bien ! au revoir, monsieur le maire… votre temps doit être précieux et je ne dispose guère du mien… Tout cela est bien épouvantable !…

— Mais vous vous en allez avant que je vous aie dit pourquoi je voulais vous voir…

— Ah ! oui, c’est vrai ! fit le professeur en se rasseyant sans trop savoir ce qu’il faisait…

— Je voulais vous demander votre avis sur une chose dont il a été question entre mes adjoints et moi ! Nous allons avoir une réunion du conseil municipal demain et certainement on devra prendre des résolutions… Voilà de quoi il retourne : « Les nouvelles sont de plus en plus mauvaises… »

— Vous en êtes sûr ? — Oui… nous sommes maintenant sur la Somme !

— Sur la Somme ! s’écria Raucoux-Des-