le cabaret dont les fenêtres étaient restées closes et dertière les auvents desquelles on entendait la rumeur d’une foule impatiente.
On avait allumé les deux lampes du billard. La première chose que M. de Meyrentin vit, en entrant, fut, sur le billard, le corps inanimé de Gustave Blondel, le commis en nouveautés de Clermont-Ferrand, l’un des agents politiques de M. le comte de Montancel, qu’il connaissait bien. Il se pencha sur le cadavre.
M. de Meyrentin constata de suite à la gorge du malheureux garçon les terribles empreintes, les marques de strangulation à l’envers dont Lombard et Camus étaient morts.
Aussitôt il se redressa, assura son lorgnon sur son petit nez en trompette et regarda en l’air.
Que regardait-il ? Tous les yeux avaient suivi la direction des siens. Mais on ne distinguait rien au-dessus des lampes à abat-jour.
— Ouvrez les fenêtres ! ordonna M. Herment de Meyrentin.
Roubion et les domestiques se précipitèrent. Les volets furent poussés. Le jour entra à flots et cent têtes se pressèrent aux fenêtres et à la porte pour voir. D’abord ce furent des cris et des plaintes sur le sort du pauvre Blondel dont on apercevait le corps sur lequel on avait jeté un drap.
Et puis on s’aperçut que le juge regardait en l’air. On fit comme lui.
Et chacun vit ce que voyait M. de Meyrentin qui, les bras étendus, la bouche ouverte, n’avait pas cessé de fixer le plafond.
Ce ne fut qu’un cri :
— Des pas au plafond !