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BALAOO

pas que vos complots sont découverts ! Ne voyez-vous pas que, éclairée de toutes parts, votre conjuration est comme arrêtée et enchaînée ? Croyez-vous qu’un seul de nous ignore ce que vous avez fait la nuit dernière. (Moi, la nuit dernière, j’ai été chez Maxim, pense Balaoo.) Ô temps ! ô mœurs ! Le sénat est instruit de ces démarches, un consul les voit et Catilina vit encore !

— Bravo !… Bravo !… Bravo !… clama Patrice qui voulait reconquérir les bonnes grâces de Coriolis au moins jusqu’à la cérémonie.

Madeleine applaudissait gentiment, Zoé était pâle d’émotion, Gertrude pleurait. (Maintenant Gertrude pleurait à propos de rien.)

— Oui, bravo ! râla Coriolis qui étouffait d’orgueilleuse joie. Et tu as vu comme il a dit ça !… avec quels gestes !… Est-ce senti ? Hein ? Tu vois ça du haut des rostres ? hein ?… en plein Forum !… Je lui ferai faire le voyage ! Ah ! mais oui ! oui !… le voyage de Rome !… le Forum ! les rostres ! Mon Noël là-dessus à la place de Cicéron !… Ah ! mais je verrai ça ! bafouillait Coriolis qui délirait.

— Est-ce qu’il comprend bien tout ce qu’il dit ? eut le tort de demander Patrice.

Il reçut un coup de poing formidable dans les reins. L’oncle l’aurait tué.

— De quoi ?… De quoi ?… Il comprend mieux que toi !…

— Enfin !… il y a des mots tout de même… ça n’est pas à Haï-nan qu’il a entendu parler du mont Palatin…

Coriolis, (rugissant, à Patrice.)

Pourrais-tu nous dire, toi, ce qu’il y avait sur le Palatin ?