teur Honorat n’a jamais vu une chose pareille qu’au cirque à Clermont, avec des Japonais qui descendaient et montaient tout le long d’une perche. Qu’est-ce que c’est que cet acrobate ? Eh ! mais ! le docteur ne se trompe pas !… C’est bien lui !… ma foi !… Dame ! Il le reconnaît bien ! Il n’y a pas à s’y tromper. C’est monsieur Noël !… Bon jour, monsieur Noël !…
Le prisonnier, au sein de cette forêt profonde, livré à trois bandits qui pouvaient lui ôter la vie d’une minute à l’autre, vit arriver Balaoo comme un sauveur.
La bonne face épatée et tranquille du nouveau venu, ses yeux ronds de bon enfant donnaient confiance au docteur. Évidemment, celui-ci n’attendait point M. Noël, surtout par un pareil chemin, et il en gardait, au fond de lui-même, un parfait étonnement, bien qu’il essayât de s’expliquer vaguement cette anomalie par la facilité avec laquelle la race jaune grimpe sur les bâtons lisses (instructions sommaires du cirque). Mais enfin, ses sens ne le trompaient point ; M. Noël était là et, dans sa situation, il était décidé à accepter l’aide la moins espérée et même la plus saugrenue.
M. Noël, le jardinier du docteur Coriolis, qu’il avait vu passer quelquefois dans le village, solitaire et sournois, semblait au mieux avec les Trois Frères.
Le docteur, de plus en plus intrigué, s’efforçait d’entendre ce qui se disait dans un conciliabule où son sort se décidait peut-être, mais les voix ne venaient point jusqu’à lui… Or, Balaoo apportait des nouvelles :
— J’arrive, disait-il, de la dernière branche du grand hêtre de Pierrefeu. Personne n’a encore pénétré dans la forêt. Tourôô !… Tourôô !… (mot de satisfaction singe équivalent à all right ! tout va bien). Cependant, il y a