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BALAOO

haut d’une porte entr’ouverte ou d’un meuble, de pénétrer chez Lombard, ou chez Camus, ou chez Roubion ! sans que personne s’en aperçût. Il lui fallait quatre mains pour se retenir aux suspensions ou aux barres de fer ou aux becs de gaz en forme de lyre, tout en étranglant, la tête en bas, ses malheureuses victimes tellement épouvantées qu’elles n’en pouvaient pousser un cri !

Enfin, c’est du haut de ces meubles où l’avait surpris Patrice que M. de Meyrentin avait pu tout comprendre de la course de l’assassin, dans le plafond : bondissant sûrement sur les mains de devant dont les traces étaient restées dans la poussière du haut des meubles, il avait lancé au plafond, pour y prendre appui en un nouvel élan, ses mains de derrière chaussées de chaussettes qui, elles aussi, laissaient là-haut, au plafond, leurs empreintes, les empreintes des pas de l’homme qui marche la tête en bas…

L’homme qui marche la tête en bas serait donc un singe !

Mais Patrice lui avait dit : « Il parle ! »

Et tout s’était effondré…

Effondré d’autant plus vite que M. de Meyrentin ne pouvait se dissimuler la difficulté de faire admettre son singe, à moins de le présenter dans une cage au « Parquet » de Belle-Étable…

Il trouva toutes ces déductions admirables en principe mais si exceptionnelles qu’il n’osa les dévoiler clairement à personne. Et lui-même, à cause de ce que Patrice avait affirmé (il parle), s’en détacha pour chercher, plus près de lui, dans l’humanité, l’acrobate exceptionnel qui, dans sa pensée, remplacerait le singe.

En l’attendant, il trouvait des ruses d’apache pour surveiller Zoé.