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BALAOO

Mais cette montre ne pouvait avoir été donnée à cette petite que par l’Homme du plafond, par l’Homme qui marche la tête en bas, par le mystérieux complice.

Zoé était donc l’amie du complice, si bien son amie qu’elle lui raccommodait ses chaussettes… C’est donc Zoé qu’il fallait surveiller ! Il la surveilla. Et cela, le cœur battant de ce qu’il allait découvrir…

M. de Meyrentin avait été porté à croire, pendant un certain temps, que l’extraordinaire complice n’était ni plus ni moins que quelque animal dressé par les Trois Frères, caché par eux dans la forêt et les servant aveuglément, dans leurs bizarres ou tragiques expéditions. Cela, du reste, semblait répondre assez à ce que l’on osait, de temps à autre, dévoiler des mystères des Bois Noirs.

Dans tout le pays, la légende des bêtes dévastatrices et malicieuses, loups-garous, monstres dévorateurs d’enfants et de bestiaux, ne s’était jamais éteinte. Au moment de l’épidémie de pendaison des chiens, tous les paysans avaient été d’accord pour prétendre que c’était un coup de la Bête de Pierrefeu, qui ne voulait pas être précédée de l’aboiement des chiens quand elle venait se promener du côté du village pour faire un mauvais coup. M. de Meyrentin avait, tout de suite, lui, imaginé, en apprenant le fait, que c’était au contraire un coup des Trois Frères qui, ainsi, avaient débarrassé leur bête du flair et de l’aboiement des chiens !

Mais cette bête : quelle était-elle ?… Elle ne pouvait être faite comme la fameuse bête du Gévaudan. M. de Meyrentin avait à peine osé se répondre à lui-même et après combien d’hésitation : Un singe !

Car il fallait au moins quatre mains à l’individu qui, suspendu au toit, trouvait le moyen, en s’accrochant au