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de la familiarité des Grands et des Riches, ils sont obligés d’employer ce talent en faveur des pauvres, et d’imiter en cela l’exemple de la sainte Vierge, qui, voyant que le vin manquoit aux noces de Cana, et ne pouvant remédier à ce besoin par elle-même, implora la charité et la puissance de son Fils, qui accorda à sa priere un prompt et abondant secours à ces pauvres gens qui les avoient invités.

Ce que nous disons ici ne regarde pas seulement les Directeurs, les Confesseurs et les Predicateurs, qui doivent faire servir l’autorité de leur ministere à la propagation de l’Evangile, en exhortant puissamment les Riches à répandre abondamment les Livres de piété et d’instruction dans les mains des pauvres, qui n’ont pas le moyen d’en acheter ; cette obligation regarde indifféremment toutes les personnes qui n’ont d’autre talent que celui de la familiarité, comme l’appelle S. Grégoire ; ils sont coupables de la perte des ames, si une mauvaise honte ou une timidité paresseuse leur fait retenir ou enfouir ce talent. Ce que ce Pere dit par rapport à l’aumône ordinaire : Que ceux qui ne font pas usage de ce talent doivent craindre le jugement du serviteur lâche et paresseux, n’est peut-être, pas moins à craindre à l’égard des aumônes spirituelles, au moins pour quelques-uns. Que ceux donc qui n’ont jamais réfléchi serieusement sur ce devoir y fissent une bonne fois l’attention qu’il mérite, afin de n’être pas condamnés au Tribunal de J. C. à être jetés dans les ténebres extérieures, pour avoir négligé d’aider leurs freres à sortir des tenebres de l’ignorance.