Page:Leroux, Prieres et Instructions Chrétiennes... Avec les Offices de l’Église à l’Usage de Rome et de Paris - 1789.pdf/11

Cette page n’a pas encore été corrigée

intelligible, depuis le matin jusqu’à midi, en présence des hommes, des femmes et de ceux qui étoient capables de l’entendre. Tout le peuple avoit les oreilles attentives à la lecture de ce Livre ; et elle fit une si vive impression sur leur esprit et sur leur cœur, qu’ils fondoient tous en larmes, sans qu’il fût possible aux Lévites de les appaiser. Esdras leur dit qu’ils ne devoient point s’attrister a cet excès, parce que ce jour étoit consacré à Dieu d’une manière particuliere. Ainsi le peuple s’en retourna pour prendre de la nourriture, en envoya à ceux qui n’en avoient point, et passa le reste du jour dans une sainte réjouissance, parce qu’il avoit compris les paroles qu’il avoit entendues.

Tout ce qu’on vient de dire suffit sans doute pour vous convaincre, que de même qu’il y a une infinité d’ames qui se perdent par la lecture des mauvais livres ( comme vous le savez peut-être par votre propre expérience ), il y en a aussi plusieurs autres qui se perdent faute d’en avoir et d’en lire de bons.

Voyez donc présentement, Riches, soit Ecclésiastiques, soit Laïques, qui employez des sommes considérables en dépenses superflues, inutiles, ou même criminelles, voyez comment vous pourrez, au Tribunal de Dieu, soutenir les reproches que vous feront les pauvres de les avoir laissé périr éternellement, faute d’avoir voulu faire la plus petite dépense pour leur donner le moyen de s’instruire de leurs devoirs.

Quant à ceux à qui Dieu n’a pas donné des biens suffisans pour exercer cette bonne œuvre par eux-mêmes, mais qui ont reçu les talens de la parole, du crédit, de l’accès, et