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Elle était un hiver à Pétersbourg et ne se plaisait pas dans la société élevée. On devait l’avoir accueillie froidement.

— Vous n’avez vu personne chez elles aujourd’hui ?

— Au contraire, il y avait un aide-de-camp, un tirailleur de la garde et une dame quelconque nouvellement arrivée, parente de la princesse par son mari, très jolie, mais il paraît très malade. Ne l’avez-vous pas rencontrée au puits ? Elle est de taille moyenne, blonde, avec des traits réguliers, un visage de poitrinaire et une petite tache noire sur la joue droite, son visage m’a surpris par son expression.

— Une tache noire ? ai-je murmuré entre mes dents, serait-ce possible ! »

Le docteur m’a regardé et m’a dit, avec un air superbe, en posant sa main sur mon cœur :

— Vous la connaissez ? »

Effectivement, mon cœur battait plus fort qu’à l’ordinaire.

— À votre tour de me vaincre, lui ai-je dit, je compte sur vous ; ne me trahissez, pas. Je ne l’ai pas vue encore, mais je suis sûr que je