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L’ONCLE BARBE-BLEUE

rager dans les greniers de l’Oncle, à la recherche de vieilleries, qui, pour nous, sont des nouveautés. Nous y trouverons peut-être de quoi faire nos costumes pour cette fameuse comédie que réclame Élisabeth. La serre nous fournira un superbe théâtre, si l’Oncle veut nous la prêter.

— Le voudra-t-il ! c’est là la question.

— Ne vous en inquiétez pas. Mesdemoiselles, je lui arracherai son consentement de vive force s’il est nécessaire, déclama Geneviève en brandissant comme une épée son panache veuf de verdure. Je lui prouverai que le premier devoir d’un oncle qui appelle ses nièces auprès de lui, est de faire les trente-six volontés des susdites nièces.

Charlotte l’appuya bruyamment :

— Je te soutiendrai !

— Tu viens déjà de manquer une belle occasion de me soutenir, s’écria Geneviève, qu’un faux mouvement venait de précipiter sur la mousse verte.

Puis, reprenant son poste :

— Récapitulons, dit-elle. Primo, il faut distinguer dans nos rêves ceux qui sont pratiques et ceux qui ne le sont pas. Sans compter mes propres projets, nous avons à l’ordre du jour :

Un bal,

Une comédie,

Un dîner sur l’herbe,

Une fête champêtre

Le premier me paraît impraticable.

— Ce n’était pas la peine de me demander ce que je voulais, dit Marie-Antoinette.

— Pourquoi es-tu si ambitieuse ? Pour Valentine comme