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SOUS BOIS

— Moi, je voudrais que nous jouions la comédie, dit Élisabeth, ce serait si amusant de se déguiser.

— Oh ! apprendre un rôle, vous n’y pensez pas ! s’écria Marie-Antoinette, c’est déjà bien assez d’avoir à travailler tous les matins avec Mlle Favières.

— Laisse donc, c’est si vite appris.

— Va pour une comédie ! Au reste, cela nous occupera de préparer nos costumes et de répéter.

— Sera-ce devant les sapins de la forêt que vous donnerez votre représentation ? demanda Marie-Antoinette.

— Qu’avons-nous besoin d’auditoire ! répondit Élisabeth impatientée ; le plus amusant, là-dedans, ce sont les répétitions.

— Continuons, dit Geneviève. Nous n’avons encore que deux projets. Quels sont les autres ?

— Moi, fit Charlotte, je rêverais une partie de campagne, loin, loin… Partir le matin, rester toute la journée dehors, et faire soi-même son dîner.

— Il serait fameux ton dîner.

— Je te crois !

— Je ne voudrais pas en goûter pour tout l’or du monde. Je n’ai pas confiance dans les cordons-bleus de ton espèce.

— Moi, si, dit une autre voix. Charlotte est assez gourmande pour savoir cuisiner de bons petits plats.

— Moi, j’aimerais une fête champêtre dans le parc, avec des lampions dans les arbres, dit Valentine.

— Et un feu d’artifice pour terminer, comme au 14 Juillet ? insinua malicieusement Marie-Antoinette.

— Je ne demandais pas de feu d’artifice, mais je ne me plaindrai pas si l’Oncle nous en octroie un.