— C’est vrai, Titine ? Tu nous raconteras tous vos jeux, dit Lolo. La petite brune a l’air bien gentille, cela m’irait de jouer avec elle.
Mais Valentine ne paraissait pas ravie de la perspective.
— Je croyais que je serais seule, murmura-t-elle. C’était déjà bien assez d’avoir à vivre chez un oncle qu’on ne connaît pas, sans avoir encore à s’entendre avec quatre petites filles.
— Alors, tu ne les aimeras pas mieux que nous ? demanda Jacques, un peu inquiet quand même.
— Jamais ! déclara Valentine avec emphase. Je n’aime que vous, vous le savez bien.
Lolo lui sauta au cou dans son enthousiasme.
— Tu nous diras comment qu’il est, l’habit de l’oncle, lui dit-il entre deux baisers.
— Comment veux-tu qu’il soit ? comme tous les habits du monde.
— Pas du tout, puisqu’il est tout cousu d’or, cela doit se voir !
— Je ne comprends pas ce que tu veux dire.
— Il est joliment beaucoup riche, cet oncle-là, poursuivit Lolo tout plein de son sujet, il devrait bien acheter un tableau à papa !… Si tu le lui disais, Titine, il le ferait peut-être ?
— Oh ! si j’osais !… mais qui t’a dit qu’il était « tout cousu d’or ? »
— C’est la dame !…
Daniel, consulté par sa sœur, s’empressa de lui donner des renseignements plus conformes à la vérité, mais Lolo, occupé à regarder les allées et venues des voitures, n’y prit garde.
— Qu’il est drôle, ce Lolo, dit Valentine d’un ton maternel. Il n’y a que lui pour transformer l’oncle Isidore en l’oncle Cousu d’or !… »