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LES NIÈCES

— C’est notre jardin, le Luxembourg, dit Lolo en confidence, et il y a une fameuse cour dans notre maison, allez !

Puis s’apercevant qu’un groupe de personnes le regardait :

— Le beau capitaine ! s’écria-t-il avec une admiration profonde. Cette petite fille en rouge, c’est comme qui dirait la cantinière, n’est-ce pas ?

— Tout juste, répondit Geneviève que rien n’intimidait, je suis la petite vivandière de mon papa ; s’il y a la guerre, je pars avec lui.

— S’il y a la guerre, nous nous battrons tous les quatre et Valentine sera dans l’ambulance, riposta Lolo d’un air martial.

— Cette future ambulancière et ces jeunes soldats en herbe, étant aussi des neveux à la mode de Bretagne de M. Isidore Maranday, sont, par le fait, un peu cousins de vos filles, dit aimablement Mlle Favières à Mme Maranday et à son beau-frère le capitaine.

— Pas possible ! s’écrièrent les enfants qui n’avaient pas perdu un mot de l’explication, nous ne savions pas que nous avions tant de cousines !

— Ah bien ! vous allez joliment vous amuser là-bas, dit celui que ses frères appelaient Lolo : c’est moi qui voudrais en être des invités à l’oncle ! Pourquoi donc qu’il ne nous a pas engagés aussi ? sa maison est donc trop petite ?

— Nous ne nous serions pas fait prier comme Titine pour accepter ! ajouta Jacques avec un soupir.

Se faire prier pour aller en vacances dans un château ! Les trois cousines considérèrent Valentine avec stupéfaction, et Élisabeth dit à demi-voix à sa sœur :