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UN JOUR DE BONHEUR

retournèrent chez eux, chargées de cadeaux utiles et agréables, vêtements, jouets, etc. ; sans compter l’argent distribué aux parents par les charmantes vendeuses.

Ce qui rendait cette journée « idéale » au dire de Valentine, c’est que riches et pauvres, jeunes et vieux, connus et inconnus, « tout le monde avait fraternisé, et qu’on s’était senti comme une grande famille ».

Le lendemain fut peut-être meilleur encore pour Valentine, car il lui réservait de nouveaux bonheurs. Et d’abord, ce n’était pas seulement pour la chercher que l’on avait fait venir ses parents, c’était pour donner une bonne quinzaine d’excursions et de soleil aux lycéens avant la rentrée ; c’était pour que l’artiste ébauchât de Luis un de ses portraits les mieux réussis, portrait princièrement payé par l’oncle ; c’était enfin pour que la maman fatiguée pût se reposer auprès de sa fille.

Oh ! la dernière bonne quinzaine ! que de parties et que de rires ! Mme de Montvilliers n’avait pas tardé à emmener sa fille à Uriage, pour combler les vœux de Marie-Antoinette, et Mme Maranday avait bientôt ramené Élisabeth et Charlotte à Orléans, mais le capitaine et Geneviève étaient restés, et « la petite rouge » avait justifié, auprès des lycéens, l’avantageuse opinion qu’elle leur avait donnée d’elle à la première entrevue. Le capitaine était un autre oncle plein d’attention pour Valentine, l’amie de prédilection de sa fille.

Elle finit pourtant cette quinzaine si heureuse, et il fallut songer à regagner Paris. Les vacances étaient terminées. Quel dommage !

Mais Luis ! allait-il retomber dans sa solitude ? Le bon petit cœur de Valentine souffrait de laisser son cousin seul dans ce grand château. Geneviève le regrettait aussi, ce gentil Luis, mais elle était toute à la satisfaction d’avoir retrouvé son