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L’ONCLE BARBE-BLEUE

M. Maranday semblait vouloir analyser les impressions de toutes ces fillettes.

« Que pensez-vous de ceci ? » demanda-t-il à Mlle Favières en lui passant le petit billet rose.

« Au petit inconnu,

« Prenez patience, pauvre petit prisonnier, je saurai vous délivrer. Je voudrais tant vous connaître. »

« Une Amie. »

« Voici ce qui a été lancé ce matin, par une fenêtre entr’ouverte dans la chambre de mon…

M. Maranday s’interrompit brusquement :

— Pour vous punir, Valentine, lui dit-il, je vous ordonne d’aller seule dans cette chambre où vous avez pénétré l’autre jour sans mon autorisation, et d’y rester jusqu’à ce que je vous permette d’en sortir.

— Moi aussi, j’ai mérité d’être punie mon oncle ! s’écria la vaillante petite Geneviève, mais Charlotte se garda bien d’en dire autant.

— Le tour de Geneviève viendra », ajouta M. Maranday de cette même voix énigmatique.

Et il sortit, suivi de Valentine, qui, épouvantée après coup de son audace, se croyait pour de bon revenue au temps de Barbe-Bleue.

Qu’allait-il lui arriver ?

Son oncle poussa la double porte qui donnait accès à l’appartement réservé.

« Va, lui dit-il en ouvrant la seconde porte, et que ton bon cœur t’inspire. »