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BARBE-BLEUE

— Qu’est-ce que c’était au juste ? une bête ou « une gens. »

— Peut-être un gros single.

— Mais non, puisque cela a parlé… Au fait, dans quelle langue nous a-t-il parlé ?

— Que veux-tu que j’en sache ?

— Je suis sûre que ce n’est pas de l’allemand.

— Et moi, je suis sûre que ce n’est pas de l’anglais.

— Eh bien ! et le perroquet ?

— Il est Turc, il a dit : Allah, Allah.

Landa plutôt. Il a peut-être appartenu à quelqu’un qui s’appelait Landa.

Valentine demanda subitement :

— Est-ce que l’Oncle est veuf ?

— Je ne crois pas. Qu’est-ce que ça peut te faire ?

— Rien. Une idée. C’est peut-être la chambre de sa femme que nous venons de voir. Le singe et le perroquet lui appartenaient sans doute. L’Oncle est si grave que je ne me le représente pas jouant avec un perroquet ou un singe.

— Ni moi non plus, dit Charlotte.

Geneviève déclara d’un ton de haute sagesse :

— Il paraît que les gens qui ont beaucoup voyagé et qui ont habité longtemps les pays chauds sont tous un peu timbrés.

— Qui t’a dit cela ? demanda Charlotte.

— Papa, un jour, bien avant qu’il soit question de l’oncle Isidore. C’est drôle qu’on se rappelle comme ça tout d’un coup un tas de choses qu’on a lues, ou qu’on a entendu dire long-temps auparavant.

Il est certain qu’il est excentrique, notre oncle, appuya