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Mon jeune Camarade, tu m’as demandé, non sans quelque intention ironique, de t’expliquer ce qu’est, ou plutôt ce que doit être un libertaire ; te sachant de bonne volonté, quoique avec une tendance atavique à railler ce que tu n’as pas encore compris, je vais tenter de satisfaire ta curiosité.

Seulement garde-toi de croire que je me pose, vis-à-vis de toi, en docteur et en prophète ; et dès le premier moment, prépare-toi non à accepter mes affirmations comme des dogmes contre lesquels rien ne prévaut, mais au contraire à les discuter, à les passer au crible de ta propre raison et à ne les admettre comme vérités que lorsque tu te seras convaincu, par tes propres lumières, qu’elles ont droit à ce titre.

Il n’est d’éducation sérieuse et profonde que celle qu’on se donne à soi-même. Chacun doit être son propre maître et la mission de ceux qui croient savoir est non pas d’imposer leurs opinions, mais de proposer à autrui avec arguments raisonnés, les idées-germes qui doivent fructifier dans son propre cerveau.

Tout d’abord, remarque ceci : toutes les fois qu’un homme parle de bonheur universel, de bien-être général, de joie mondiale et de paix terrestre, un cri s’élève contre lui, fait de colère et de mépris.

D’où vient cet importun, ce fou, qui croit à la