vent de celui des autres, elle a donné à la masse la haine de l’effort et la volonté de s’y soustraire.
Ne le nie pas, Camarade. Tu ne travailles que parce que tu y es forcé, et tu cherches à tromper ton patron en lui fournissant le moins possible d’huile de bras.
Pourquoi, sinon parce que, sans que tu en aies peut-être la notion positive, tu sens que ton effort profite à un égoïste et à un exploiteur.
Il n’en serait pas de même si tu travaillais pour la collectivité, car tu comprendrais que, de ton effort entier, le bénéfice revient à tous, c’est-à-dire à toi-même.
Que t’importe de bâtir des palais où tu n’habite pas et d’où les laquais te chassent à coups de trique ! Mais si tu apportais ta pierre aux édifices collectifs devant abriter tous les hommes et toi-même, avec quel amour tu consacrerais ton énergie à leur beauté, à leur spaciosité, à leurs conditions hygiéniques.
Travailler pour l’humanité avec la conscience qu’on fait partie des bénéficiaires de tout travail, c’est la justification et on pourrait dire la purification de l’effort quel qu’il soit ; et avec quelle placidité chacun, sa tâche accomplie, jouirait du bien-être dont il a été l’artisan.
La propriété a créé le vol : car elle est génératrice de jalousie, d’envie et de haine, avec volonté de revanche.
Pourquoi celui-ci est-il favorisé plutôt que celui-