Page:Lermina - L’A.B.C. du libertaire.djvu/23

Cette page n’a pas encore été corrigée

brillantes, bruyantes, violentes, qui ont pour mission de défendre les propriétés et les capitaux des accapareurs contre d’autres accapareurs non moins déshonnêtes qu’eux.

On invoque pour justifier l’idée de patrie et l’existence des armées la nécessité de la défense légitime : le raisonnement serait juste si les masses prolétariennes étaient appelées au service militaire pour défendre un bien-être acquis et satisfaisant. Mais en est-il ainsi ? Que telle nation en écrase une autre, le régime propriétaire et capitaliste en sera-t-il modifié, et la collectivité recouvrera-t-elle ses droits confisqués par les individus ?

Point. Victorieuse ou vaincue, toute nation reste soumise au joug de l’exploitation capitaliste, et les arcs de triomphe qu’élèvent les satisfaits ne sont pour la masse que les portes de l’enfer capitaliste.

Seule, la guerre sociale est juste.

Comprends bien, Camarade, je dis sociale - et non civile - parce que la lutte de la justice contre l’iniquité ne se renferme pas dans les limites d’un territoire défini : les exploités du capital - à quelque nation qu’ils appartiennent - sont les adversaires des capitalistes de toutes les nations, sans exception.

La guerre qui a pour but la propriété d’une ville, d’une province, d’un royaume est inique ; est juste la guerre qui a pour but l’abolition des privilèges, des exploitations et des spéculations, la reprise de la terre et de ses produits par la collectivité.

Des alliances peuvent et doivent être conclues entre les exploités de tous les pays - sans souci