Page:Lerberghe - La Chanson d'Eve.djvu/91

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

*

Regarde au fond de nous : nous sommes l’Émeraude
Éternelle, et feuillue, et qui semble une mer,
Où rôdent des parfums à travers la nuit chaude,
Où circule le flot des grands anges de l’air.

Nous sommes la forêt énorme et murmurante,
Pleine d ombre éblouie et de sombre splendeur,
Qui respire et qui vit, où mille oiseaux d’or chantent,
Et dont la cime éclate en écumes de fleurs.

Depuis le premier souffle et l’aurore première,
D’un effort inlassable et d’un désir sans fin,
Ensemble, nous montons des antres de la terre,
Vers ce but merveilleux que toi seule as atteint.