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Et ni les bosquets du sommeil,
Ni la nuit et ses rêts d’étoiles
N’arrêtent ses ailes. »

Ne puis-je au moins cueillir
Cette fleur du chemin,
Si pâle et si belle,
Si triste de mourir
Penchée dans la poussière ?
Elle s’est comme moi, tout un jour, approchée
De la lumière,
Sans pouvoir y atteindre.
Je voudrais l’y porter avec moi dans mes mains.

« Ne t’attarde pas en vain
Aux fleurs passagères ;
N’incline pas ton cœur vers la poussière,
N’écoute pas
La parole qui attire en bas.
Tout le ciel glorieux tressaille
D’autres chansons et d’autres ailes ;