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Oui, le jour luit encore, et j’entends
Le murmure des eaux et des feuilles, le chant
Des gais oiseaux dans la lumière.
Le nuage s’est effacé : tout étincelle.
Comme à l’aube première,
Tout éclate en rayons,
Tout abonde en chansons,
Tout se replonge en l’ivresse éternelle.

Non, il n’est rien sur la terre,
Ni une fleur, ni un oiseau,
Ni un grain de poussière,
Ni une goutte d’eau,
Qui ne croie à la vie ;
C’est le secret de leur bonheur,
Et de leur innocence ravie.
Et tout ignore encor qu’il faut mourir.