Page:Lerberghe - La Chanson d'Eve.djvu/182

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

*

Elle s’avance, comme je viens,
À petits pas, dans le silence,
La belle nuit bleue ; regarde-moi bien,
Elle s’avance comme je viens,
Très lasse et lente, et languissante.
— Quel ange entend la fleur qui croît,
La branche et l’ombre qu’elle balance,
Quel ange entend la nuit qui chante ? —
Regarde-moi bien : elle c’est moi ;
Je suis la belle nuit qui danse.

Ainsi, très pure et dénouant
Ses voiles de rêve,
Et sa ceinture de diamant ;
— Comme vos ailes, vos ailes d’argent,
Comme mes bras en pâle croissant ; —