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Mais comment vous comprendre et comment vous nommer,
Ô mes Anges mouvants, vous, qui vous transformez
Sans cesse, vous, en qui il n’est rien qui demeure
Immuable en soi-même, un jour, une seule heure ?
Sortis de quelque étrange et vague unité d’or,
Vous naissez pour mourir et pour renaître encor,
En apparences plus changeantes que des songes.
Toi, Souffle, tu t’élances et deviens un Son,
Et toi, Son, une flamme, et toi, Flamme, une aurore,
Et l’air est plein de fleurs qui ne sont pas encore,
Et déjà ne sont plus qu’un ciel plein de rayons.