Page:Lerberghe - La Chanson d'Eve.djvu/137

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

*

L’onde tremble comme une moire
De ténèbre à travers la nuit,
L’onde profonde, sourde et noire,
Où tout à coup la lune luit.

Du fond des eaux la lune attire
De pâles, longues, frêles fleurs,
Qui montent, s’ouvrent et se mirent
Dans son impalpable splendeur.

Mystérieusement écloses,
Comme un mortel pressentiment,
Dans l’onde et la lune elles posent
Leurs longs et pâles flambeaux blancs.