Page:Lerberghe - La Chanson d'Eve.djvu/127

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

*

Le sais-tu encore,
Ô ma Licorne ?
Une nuit merveilleuse,
Au fond des grands bois,
C’est moi qui t’ai prise ;
J’étais farouche comme toi.

Sans une flèche, sans un dard,
D’un seul regard
De mes yeux d’enfant,
Je t’ai soumise ;
Et tu vins, douce comme un faon,
Dans l’herbe t’étendre,
À mes pieds blancs,
Comme mon ombre.
Seule, une vierge pouvait te prendre.