Page:Leprohon - Le manoir de Villerai, 1925.djvu/198

Cette page a été validée par deux contributeurs.
201
LE MANOIR DE VILLERAI

Et Blanche de Villerai fut aussi heureuse dans le genre de vie calme et tranquille qu’elle s’était choisi, quoique jamais l’anneau nuptial ne vînt briller à son doigt. Admirée, recherchée dans la société, bénie par les pauvres dont elle était l’âme et la bienfaitrice, honorée à cause de sa rare intelligence par les hommes les plus éminents par leurs talents et leur position sociale, sa vie fut une de ces rares exceptions qu’on rencontre quelquefois dans le monde. Quand enfin arriva le terme d’une existence si pure, on put dire avec vérité qu’elle finit en paix.

Une part considérable de sa grande fortune fut donnée aux sociétés de bienfaisance et de charité, mais la seigneurie et le manoir de Villerai furent légués aux enfants de Rose et de Gustave de Montarville.

Quoique ceux-ci ne soient jamais revenus au Canada, quelques-uns de leurs descendants y revinrent ; et des successeurs dignes de la noble Blanche elle-même habitèrent la maison seigneuriale de Villerai.

De longues années se sont écoulées depuis cette époque. Le temps, qui marque si bien chacun de ses pas dans nos villes, laisse aussi des traces de son passage dans nos paisibles campagnes, et le vieux manoir de Villerai a sans doute depuis longtemps été démoli ; mais quelques-uns des descendants collatéraux des de Montarville résident probablement encore sur les bords tranquilles de la rivière Richelieu, perpétuant par une vie irréprochable et chrétienne les vertus et les grandes qualités de leurs nobles ancêtres.


fin




PRINTED IN BELGIUM
IMPRIMÉ EN BELGIQUE