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LE MANOIR DE VILLERAI

— Oui, et mademoiselle de Villerai elle-même a été fille d’honneur. Mais il faut que je parte maintenant, dit-il en se levant. Je vais vous laisser jouir à loisir de la bonne nouvelle que je viens de vous apporter. Je n’ai plus qu’à ajouter que la bourse que vous avez reçue ce soir vient de Rose… hum ! c’est-à-dire, de madame de Montarville ; et je vous annonce que tant qu’elle vivra, vous en recevrez autant deux fois par année ; car elle ne veut pas que la veuve et les enfants du père qu’elle a tant aimé connaissent jamais le besoin. Elle aurait sans doute pu venir vous voir, mais le capitaine de Montarville qui n’a pas conservé, paraît-il, d’agréables souvenirs de sa dernière visite chez vous, l’en a empêchée. La généreuse épousée n’a pas oublié non plus notre petite église, et la prochaine fois que vous viendrez au presbytère, je vous montrerai une lampe et des chandeliers d’argent massif, comme la paroisse de Montréal elle-même n’en a pas de plus beaux. Bonjour, madame Lauzon, bonjour.

Et l’excellent homme sortit en souriant, laissant la veuve dans un état de stupeur inexprimable. Elle n’en sortit que quand le petit Jacques arriva, chargé de toutes sortes de provisions. Son arrivée, comme on le pense bien, fut accueillie avec de grands cris de joie par les autres enfants.