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fille. À la mort de son beau-frère, Jules de Beauvoir, survenue quelques années auparavant, et qui les avaient laissées dans des circonstances pleines d’embarras, M. de Courval les avaient emmenées de Québec pour conduire son ménage de garçon.

— Comment se porte M. de Courval ? avait demandé la tante Ratelle.

— Très-bien, et il s’est informé avec bonté de nos garçons. Il dit qu’il a l’intention de les faire mander bientôt au Manoir, montrer quelques-uns de leurs exploits, et qu’il faut qu’il les voie de temps en temps pendant leurs vacances.

Paul et Armand ne se montrèrent pas très-fiers de cette nouvelle. Ils avaient déjà assez de ressources pour s’amuser à leur goût, et ils n’en désiraient pas d’autres. Madame Ratelle fut celle des intéressés qui apprit la chose avec le plus de plaisir, car son désir intime était de voir ses neveux se mêler à une société plus aristocratique que celle où son sort l’avait jetée elle-même.

Quelque temps après arriva une lettre qui invitait les deux frères à aller au Manoir, les informant en même temps qu’ils y rencontreraient quelques-uns de leurs camarades de collège.

Si Paul y pensa seulement, ce fut plutôt de plaisir qu’autrement. Mais Armand eut la chair de poule à la seule idée de se trouver au milieu d’étrangers, et il fallut que par quelques paroles un peu vives la tante Ratelle le forçât d’accompagner son frère. Com-