de questions sur les favoris de la basse-cour, certains arbres fruitiers ou les carrés du jardin pour lesquels ils avaient plus d’attrait parcequ’ils leur appartenaient, tout cela entremêlé d’anecdotes sur leurs camarades, la vie d’écolier et leurs maîtres. Bref, il y avait bien des mois que les murs de la maison n’avaient entendu un pareil caquetage, un semblable carillon d’éclats de rires et de couplets de chanson.
Comme de raison, leur retour à la maison fut célébré par une série de fêtes : les fruits, la crème, les œufs et le beurre frais, les gâteaux et les confitures étaient pour eux un charmant contraste, avec la nourriture plus simple du collège. Jamais on ne vit d’enfants plus choyés et fêtés, de parents plus empressés à les choyer et fêter que ne le furent Paul Durand et sa sœur.
Par une après-midi d’étouffante chaleur que les jouvenceaux étaient sous le berceau à se préparer des lignes pour une excursion de pêche qui avait été projetée, et que madame Ratelle était à raccommoder leurs nombreux vêtements, Durand vint les trouver. À la question « quelles nouvelles » qu’on lui fit en souriant, il répondit :
— Je viens de voir M. de Courval. Il partait pour Montréal, dans l’intention de revenir bientôt avec sa famille.
La famille en question ne se composait pas d’une épouse et d’enfants, — car M. de Courval, comme nous l’avons dit, était garçon, — mais d’une sœur qui était veuve et de sa