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III


La société continuait toujours son va-et-vient chez M. de Courval, car les bois aux teintes claires et les épais nuages couleur d’ambre du mois d’octobre, outre l’abondance de l’excellent gibier que l’on trouvait dans les environs, rendaient la campagne aussi attrayante qu’elle l’avait été pendant la belle saison.

Il passait fréquemment devant la porte de Durand des messieurs armés de fusils et suivis de leurs chiens, les uns à cheval, les autres à pied ; mais Geneviève ne les voyait pas. M. de Courval avait souvent invité et d’une manière pressante les nouveaux mariés à venir visiter le Manoir, mais comme Paul ne s’en souciait évidemment pas tandis que des étrangers s’y trouveraient, Geneviève demeurait tranquillement chez elle.

Une après-midi qu’elle était debout devant la porte de sa maison et qu’elle admirait dans le lointain les magnifiques coteaux embrasés par les rayons dorés qu’offre une superbe journée de cette belle saison qu’on appelle Été de la St. Martin, M. de Courval passa à pied accompagné de deux de ses amis. Ils paraissaient tous trois exténués de fatigue, car ils marchaient depuis une heure fort matinale, et lorsque Geneviève, que M, de Couval avait abordée avec sa politesse ordinaire, leur offrit d’entrer un instant pour se reposer, — chose qu’elle ne pouvait manquer de faire