une courte visite aux nouveaux mariés, événement qui, toutefois, ne se renouvela pas souvent. Il ne fit jamais entrer dans la maison paternelle d’Alonville une femme qui fût la sienne, afin de chasser la misanthropie qui régnait dans son intérieur.
De Montenay ne se maria jamais. Il continua à fréquenter les salles de bal et à suivre les pas de chaque nouvelle débutante pourvu qu’elle fût jolie, jusqu’à ce que ses cheveux souples et lustrés devinssent gris, calamité à laquelle il porta remède au moyen de quelque inestimable teinture, et jusqu’à ce que ses dents blanches et régulières dont il était si fier eussent été remplacées par un ratelier artificiel. Il mena cette vie jusqu’à ce que l’âge et les infirmités ne lui laissèrent d’autre alternative que celle de l’abandonner ; il devint alors le plus méchant et le plus tyrannique des vieux garçons, faisant consister son principal amusement à se moquer du mariage en général et du bonheur domestique de ses amis et connaissances en particulier.
Cependant, sa vindicative éloquence ne put jamais amener de nuages sur le soleil qui dorait la demeure d’Armand et de sa femme. Sans doute, ils furent quelques fois visités par le trouble et la maladie : c’est le sort de tous les descendants d’Adam ; mais ils trouvèrent dans leur mutuelle affection d’amples consolations à leurs chagrins passagers.
Une brillante destinée attendait notre héros.
Il se distingua sur l’arène politique de son