qui se rendait à l’autre bout de l’appartement. Ils échangèrent quelques mots d’étonnement sur ce qu’ils ne s’étaient vus depuis très-longtemps, Armand fit allusion à la vie retirée qu’il avait menée depuis quelque temps, puis il s’établit une pause qui fut rompue par Gertrude.
— J’ai été bien contente ce matin, dit-elle, en voyant comme vous avez fidèlement tenu votre promesse.
— Est-ce que je pouvais faire autrement lorsque vous aviez daigné me la demander ? Ah ! j’espère que je la garderai ainsi que le précieux talisman que vous m’avez alors donné, comme je vous l’ai déjà dit, jusqu’à la mort !
Et il porta à ses lèvres le rubis dont elle lui avait fait cadeau.
— Songez, mademoiselle de Beauvoir, continua-t-il, songez de quoi vous m’avez sauvé, à tout ce que je vous dois, et dites-moi si vous devez vous étonner de l’ardente et éternelle gratitude que je ressens pour vous ?
Ah ! Armand, cette voix passionnée, ce regard intense, cette émotion et ces manières trahissaient à son insçu, un sentiment plus vif que celui de la reconnaissance.
Une rougeur soudaine monta à la figure de Gertrude, et elle baissa ses yeux.
— M. Durand, dit-elle, vous attachez véritablement trop d’importance à une bagatelle, et la fidélité que vous avez mise à observer votre promesse me récompense amplement de ce qu’il m’en a coûté pour vous la demander…