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Martel. Si elle était demandée, elle viendrait très-volontiers, et ce me serait une grande consolation de l’avoir avec moi, plutôt que d’être toute la journée seule à m’ennuyer. Oh ! je t’en prie, mon cher Armand, accorde-moi cela !

Il n’était pas dans la nature de Durand de refuser.

— Eh ! bien, dit-il, je présume que je ne dois pas répondre par un non à une demande faite le jour de l’an : ainsi tu lui écriras lorsque tu le voudras, et dis-lui que nous paierons toutes ses dépenses.

— Comme tu es bon, Armand ! je pense bien qu’elle ne voudrait pas sans cela. La première fois que je suis venue de Saint-Laurent, il m’a fallu lui payer de mon ouvrage les jolies toilettes qu’elle m’avait achetées. Et maintenant, laisse-moi admirer encore ma jolie épinglette : il y a longtemps que je ne me suis vue aussi gaie.

Quelles que fussent les secrètes pensées d’Armand, il les garda pour lui, et le jour de l’an se termina plus plaisamment pour le jeune ménage qu’il n’avait commencé.

Madame Martel accepta avec un empressement facile à comprendre l’invitation, et dans un espace de temps qui parut singulièrement court à Armand, elle arriva avec armes et bagages.

Logée et pensionnée aux frais d’Armand, elle se sentit obligée de se comporter d’une manière au moins tolérable, mais son éternelle présence dans la petite chambre qu’ils