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chute, former le projet de vous tenter encore à l’avenir, et je me suis fait vœu, Armand Durand, qu’au point du jour je vous chercherais et j’essayerais de vous sauver !

Armand était si fortement ému qu’il ne pouvait articuler une seule parole.

Après avoir inutilement attendu une réponse, elle continua rapidement, d’une voix émue et tremblante :

— Vous n’êtes pas le seul à qui le fardeau de la vie est lourd. Ah ! l’existence n’est pas, pour moi non plus, une feuille de rose ; mais nous ne devons pas chercher notre récompense sur cette terre. Alors, armez vous donc d’un généreux courage, et au lieu de vous laisser abattre sur le champ de bataille, combattez bravement jusqu’à la fin.

Comme il continuait à garder le silence, et qu’elle craignait un refus définitif, elle se hâta d’ajouter :

— Je vous en prie, écoutez-moi jusqu’au bout : vous ne prendrez pas en mauvaise part la démarche que j’ai faite et vous ne l’interprêterez pas comme une action indigne d’une jeune fille bien-née et qui se respecte ; mais si je suis vue ici, d’autres n’auront pas la même pensée. Cependant, malgré cette crainte, je ne partirai pas avant que vous ne m’ayiez donné la promesse que je vous demande.

— Eh ! bien, qu’il en soit comme vous le désirez, amie au cœur noble et généreux, lui répondit-il : oui, par tout ce que j’ai de plus sacré sur la terre, je vous promets de ne plus