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de la mauvaise humeur, elle s’efforçait de rendre la situation plus désagréable encore en disputant très-fort la nouvelle servante plus endurante que Lizette, en faisant du bruit à tort et à travers par la brusquerie avec laquelle elle brossait, époussetait et nettoyait ; on eût dit qu’elle voulait donner l’impression à ses deux victimes qu’elles gênaient dans la maison.

Heureusement que Belfond n’était ni très-timide ni très-sensible ; aussi, restait-il impassible au milieu de la tempête et se contentait-il de penser, en contemplant l’attitude irascible de Délima, comme il adoucirait vite et bien cette jolie petite diablesse s’il était à la place de son ami, de la faiblesse duquel il s’étonnait, mais qu’il prenait en profonde commisération tout en la condamnant.

Cependant des inquiétudes plus graves attendaient le jeune ménage. L’argent donné par madame Ratelle avait été dépensé avec une déplorable imprévoyance, comme jamais cette bonne dame n’en avait vue.

La seule connaissance de quelque utilité que possédât Délima était celle des ouvrages à l’aiguille, et elle y excellait ; mais bien que les robes, manteaux et tous les petits articles de fantaisie qu’elle aimait tant fussent faits par elle, ainsi que le linge de son mari, ce seul détail d’économie ne pouvait pas suppléer à l’absence absolue de système et de bonne direction qui se faisait aussi vivement ressentir dans les autres départements du ménage.