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— Tu m’entends, Délima ? dit notre héros avec un calme sévère.

— Non, je n’irai pas avec toi, sanglota la jeune femme.

— Comme tu voudras, répliqua-t-il avec indifférence.

Et en laissant la chambre pour se rendre dans la sienne, il ajouta :

— Je n’ai pas l’intention d’insister sur mes droits.

Il se mit aussitôt en frais d’empaqueter ses effets, ce qui, pour lui, était une affaire bien simple : elle consistait à jeter dans des coffres ses hardes, ses livres, ses brosses, dans l’ordre qu’ils lui tombaient sous la main. Au bout d’une demi-heure il avait terminé sa tâche. Il se rappela alors qu’au commencement de la dernière orageuse entrevue il avait donné sa bourse à Délima. Qu’allait-il faire ? Heureusement qu’il possédait quelques piastres qu’il avait mises de côté pour payer un compte de livres de lois récemment achetés, et sachant que le libraire l’attendrait, il résolut de s’en servir pour les besoins du moment.

Il regarda à sa montre : trois quarts d’heure s’étaient déjà écoulés. Comme il avait dit à sa femme qu’il attendrait une heure, il résolut de ne partir qu’à l’expiration de ce temps. Si elle préférait l’accompagner, il serait satisfait ; si elle se décidait à rester, il ne dirait pas un mot pour l’en dissuader. Il regarda encore à sa montre : quatre, trois, deux minutes ; enfin l’heure était écoulée. Il prenait donc son chapeau, lorsque la porte