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c’est avec joie que je mets à ta disposition ce dont tu pourrais avoir besoin.

Armand secoua la tête.

— Je ne t’aurais pas, dit-il, si ouvertement raconté tous mes troubles si mon orgueil m’avait permis d’accepter l’aide que tu m’offres si généreusement. Non, Rodolphe, mon sincère et bon ami ; n’aies donc pas l’air si chagrin, je te promets que si jamais je suis forcé de recourir à quelqu’un, c’est toi qui recevras ma supplique.

Il était bien tard lorsqu’ils se levèrent pour se séparer, et en frappant légèrement à la porte de chez lui Armand se souvint avec inquiétude qu’il n’était jamais rentré à une heure aussi avancée. Comme d’habitude, ce fut M. Martel qui lui ouvrit et le fit entrer ; il lui demanda en hésitant s’il avait besoin de quelque chose pour remplacer le souper que les langues de ses compagnes l’avaient forcé d’abandonner.

Armand lui répondit dans la négative, ce qui parut le soulager considérablement. Le bonhomme murmura quelque chose sur ce que les femmes étaient plus boudeuses encore que de coutume, et que madame Martel s’était permis la mesquine vengeance de mettre la bouteille sous clef.

— Mais, ajouta-t-il, je vais en acheter une autre demain matin et je la mettrai dans une bonne cachette, de sorte que nous la déjouerons d’une drôle de façon.

Au moment où le jeune homme allait se retirer dans sa chambre en lui souhaitant un

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