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que son père lui avait laissé à elle. Malheureusement, il avait une fois mentionné à sa femme la proposition que lui avait faite madame Ratelle de le mettre de suite en possession de tout le capital, et cette circonstance était une cause constante du renouvellement périodique des querelles qui répandaient l’amertume sur sa vie domestique. Madame Martel et Délima étaient toutes deux continuellement à le presser, afin qu’il fit des efforts pour induire madame Ratelle à renouveler son offre. Mais Armand s’y était toujours formellement opposé, car il savait que dans les circonstances actuelles sa demande serait mal accueillie, parce que, tout naturellement, la tante Françoise se refuserait à placer la somme qu’elle avait destinée pour l’aider à poursuivre ses études légales et le lancer dans le monde, à placer, disons-nous, cette somme à la discrétion d’une jeune femme étourdie qui pourrait la dépenser en rubans et en beaux meubles. Puis, quelque temps après son mariage, Paul lui avait écrit quelques lignes amicales, le priant d’accepter comme cadeau de noces une couple de cents louis. Armand avait renvoyé cette épître à son auteur ; mais par malheur, Délima l’avait préalablement vue sur son pupître : autre motif de reproches irritants et de noirs chagrins. Depuis cette découverte madame Martel et sa nièce ne lui avaient laissé aucun repos. Son sort aurait été bien plus heureux et ses amies se seraient contentées de l’état actuel des choses si l’argent eut été