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tion bruyante de Paul, habitué à se coucher et à se lever de bonne heure, contribuant doublement à l’empêcher de s’endormir. Armand se réveilla et se leva plus tard que de coutume ; lorsqu’il descendit, il apprit qu’il y avait longtemps déjà qu’on avait déjeûné et que son frère était parti depuis une heure pour ses travaux.

— Pourquoi Paul ne m’a-t-il pas réveillé ? demanda-t-il.

— Parce qu’il savait que tu n’étais pas habitué à cette misère, répondit son père d’un ton moqueur qui irrita autant qu’il chagrina le jeune homme.

La tante Ratelle lui servit bientôt un excellent déjeûner, mais il n’avait pas faim : cependant, il resta à table quelques minutes, pendant lesquelles il répondit à quelques questions brèves que lui fit son père sur les progrès qu’il faisait dans ses études légales, sur ses espérances pour l’avenir ; puis il se leva et s’approcha de la fenêtre. Quoique l’on fût au milieu de mars, une furieuse tempête de neige sévissait au dehors, et en la contemplant il sentit une singulière sympathie entre elle [qu’est-ce qu’il peut y avoir de plus triste qu’un paysage de campagne pendant une tempête de neige ?] et la douloureuse tristesse qui remplissait en ce moment son cœur. À la suite d’une question froide de la part de son père, suivie d’une réplique un peu vive, laquelle à son tour lui attira une observation piquante, il prit une résolution. Oui il s’en retournerait de suit