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Paul, il y avait un mélange de triomphe honnête tempéré par une tendresse qui donnait les augures les plus favorables pour leur bonheur futur.

C’étaient cependant des amoureux très-calmes, très-peu démonstratifs, si bien que lorsque M. de Courval les rejoignit soudainement, il ne lui vint pas à l’idée le plus léger soupçon de l’état réel des choses ; remarquant seulement que Geneviève paraissait plus joyeuse que d’ordinaire, il invita instamment Durand à l’accompagner à la maison. Celui-ci accepta l’invitation, et Geneviève, devenue tout-à-coup inquiète au sujet de ses élèves, retourna au berceau d’où partaient leurs voix, élevées en ce moment au diapason d’une vive dispute.

Assis dans l’étude de M. de Courval, Durand, sans employer de circonlocutions, informa son hôte, qui en fut enchanté, de ce qui venait d’avoir lieu, le priant en même temps de remplir le devoir d’écrire à madame Lubois pour la mettre au courant de la situation.

— Veuillez lui demander, ajouta-t-il en terminant, de permettre que le mariage ait lieu le plus tôt possible, et surtout n’oubliez pas de lui dire que je ne veux pas de dot.

M. de Courval fit ce qu’on lui demandait. Une froide réponse ne tarda pas à arriver : madame Lubois se contentait de dire « que Geneviève était bien libre de faire comme bon lui semblait, mais que, le parti qu’elle prenait n’étant pas remarquablement brillant il n’y