jamais en ouvrir, du moins pas avant que je sois grisonné, ou qu’il m’arrive d’être nommé commissaire d’écoles ou marguillier.
Durand fumait tranquillement sa pipe. Ces sentiments ne lui déplaisaient pas, malgré les sommes considérables qu’il avait dépensées pour l’éducation de ce fils qui en tenait si peu compte. Il avait toujours eu le secret désir de voir l’un de ses fils lui succéder dans la direction de sa grande et belle terre dont la prospérité le rendait si fier : le robuste Paul paraissait être, par sa force et ses goûts, celui des deux qu’il lui fallait pour cette position.
— Dieu soit loué, interrompit encore madame Ratelle en faisant un mouvement de tête, que mes neveux n’aient pas les mêmes sentiments ! Du moins, Armand sait apprécier les avantages de l’éducation.
— Oh ! Armand, répliqua Paul avec ironie, c’est un génie, ou, si vous aimez mieux, un rongeur de livres. M’est avis qu’il suffit d’en avoir un de cette espèce dans une famille !
Armand souriait d’un air de bonne humeur, mais la tante Françoise reprit avec sévérité :
— Oui, un de cette espèce, c’est autant que la destinée puisse favoriser notre maison, car toi, mon jeune neveu, tu n’as certainement aucune inclination de ce genre.
— Armand, de quel côté penchent tes idées ? demanda le père.
— Eh ! bien, je pense d’abord à ce que Paul appelle un sombre cachot de bureau. Là je