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de voiture richement sculpté ainsi que les superbes robes peaux de tigre qui s’y trouvaient lors de l’accident. Ces dernières qui avaient été imbibées par leur immersion dans l’eau durent bientôt étendues, pour sécher, sur le petit mur de pierre qui entourait le jardin, et les trois hommes se mirent alors en frais de retirer le corps de la voiture et de le placer avec les débris.

Pendant qu’ils travaillaient ainsi et causaient entr’-eux de l’accident qui venait d’avoir lieu, ils entendirent le tintement de plusieurs clochettes et ils virent presqu’aussitôt arriver la bande joyeuse des excursionnistes. Tout-à-coup, le major Sternfield qui, on le sait, accompagnait madame d’Aulnay, apercevant la voiture brisée et reconnaissant les robes étendues à quelques pas de là, imprima un violent coup d’arrêt aux rênes qu’il tenait, sans plus s’inquiéter du cri perçant que ce mouvement avait arraché à sa compagne, et saut à terre. De suite, faisant signe aux hommes de s’approcher, il les pressa de questions et en reçut des informations qui le rassurèrent ainsi que madame d’Aulnay dont la terreur, aux premier indices de l’accident, avait été extrême. Sternfield l’aida à descendre de la voiture ; ils entrèrent dans la maison qu’on leur avait indiquée et où ils furent suivis par les autres promeneurs également curieux et en proie à une grande excitation.

Comme bien on le pense, chacun s’empressa d’offrir ses sympathies et ses félicitations à mademoiselle de