Page:Leprohon - Antoinette de Mirecourt ou Mariage secret et chagrins cachés, 1881.djvu/246

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vieux Dussault qui a transporté la malle pendant tant d’hivers par tous les temps. Il est, de plus, excessivement dévoué, et il m’a témoigné autant d’empressement que si j’avais eu contre lui des réclamations légales… Mais assez de cette longue histoire ; nous n’oublierons pas de sitôt, le colonel Evelyn et moi, le voyage que nous venons de faire.

Ce récit fut suivi de suppositions et de commentaires, puis on se sépara pour la nuit, chacun étant de très bonne humeur.

M. de Mirecourt, cédant aux sollicitations qui lui furent faites, consentit à rester quelques jours encore, au lieu de partir le lendemain matin avec Antoinette, comme il en avait d’abord manifesté l’intention. Son séjour chez son parent fut très agréable, et en voyant par lui-même la vie régulière des dames de la maison, tout en partageant leurs amusements innocents, il commença à croire que les rapports qu’on lui avait faits avaient en effet été grandement exagérés, et qu’il ne pouvait y avoir un grand inconvénient de céder à la demande de madame d’Aulnay, de laisser Antoinette avec elle jusqu’au retour du printemps.