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belle dame, qui leur dit : « Je suis une fée, je vous promets de vous accorder les trois premières choses que vous souhaiterez mais, prenez-y garde, après avoir souhaité ces trois choses, je ne vous accorderai plus rien. »

La fée ayant disparu, cet homme et cette femme furent très-embarrassés. « Pour moi, dit la femme, si je suis la maîtresse, je sais bien ce que je souhaiterai. Je ne souhaite pas encore ; mais il me semble qu’il n’y a rien de si bon que d’être belle, riche et de qualité. — Mais, répondit le mari, avec ces choses on peut être malade, chagrin ; on peut mourir jeune : il serait plus sage de souhaiter de la santé, de la joie et une longue vie. — Et à quoi servirait une longue vie, si l’on était pauvre ? dit la femme ; cela ne servirait qu’à être malheureux plus longtemps. En vérité, la fée aurait dû nous promettre de nous accorder une douzaine de dons ; car il y a au moins une douzaine de choses dont j’aurais besoin. — Cela est vrai, dit le mari ; mais prenons du temps. Examinons d’ici à demain matin les trois choses qui nous sont le plus nécessaires, et nous les demanderons ensuite. — J’y veux penser toute la nuit, dit la femme. En attendant, chauffons-nous,