Page:Leprince de Beaumont - Le Magasin des enfants, 1843.djvu/115

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
101
SEPTIÈME DIALOGUE.

distinguer de ma sœur, vous êtes digne d’être mon époux. » Dans le même temps, Vraie-Gloire commanda aux Vertus, qui sont ses sujettes, de préparer une fête pour célébrer son mariage avec Charmant ; et pendant qu’il s’occupait du bonheur qu’il allait avoir d’être l’époux de cette princesse, Absolu arriva chez Fausse-Gloire, qui le reçut parfaitement bien, et lui offrit de l’épouser sur-le-champ. Il y consentit avec joie ; mais à peine fut-elle sa femme, qu’il s’aperçut, en la regardant de près, qu’elle était vieille et ridée, quoiqu’elle n’eût pas oublié de mettre beaucoup de blanc et de rouge pour cacher ses rides. Pendant qu’elle lui parlait, un fil d’or qui attachait ses fausses dents se rompit, et ses dents tombèrent à terre. Le prince Absolu était si fort en colère d’avoir été trompé, qu’il se jeta sur elle pour la battre ; mais comme il l’avait prise par de beaux cheveux noirs qui étaient fort longs, il fut très-étonné qu’ils lui restassent dans la main : car Fausse-Gloire portait

[Illustrations à insérer]

une perruque ; et comme elle resta nu-tête, il vit qu’elle n’avait