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se plaça dans un fauteuil qui était auprès de Violent, et que personne n'avait osé prendre par respect ; elle dit à ce prince:

« Comme les amis de nos amis sont nos amis, vous voulez bien que j'en use librement avec vous. »

Violent, qui était un peu haut de son naturel, fut décontenancé de la familiarité de cette vieille, mais il n'en fit pas semblant. On avait averti la bonne femme de l'amende qu'on payerait toutes les fois qu'on dirait votre majesté ; cependant à peine fut-elle à table qu'elle dit à Violent :

« Votre majesté me paraît surprise de la liberté que je prends ; mais c'est une vieille habitude, et je suis trop âgée pour me réformer, ainsi, votre majesté voudra bien me pardonner.

- A l'amende, s'écria Violent, vous devez deux guinées.

- Que votre majesté ne se fâche pas, dit la vieille. J'avais oublié qu'il ne fallait pas dire votre majesté, mais votre majesté ne pense pas, qu'en défendant de dire votre majesté, vous faites souvenir tout le monde de se