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dans le cabinet du roi, il entendit que la reine disait à son mari :

« Ne sommes-nous pas malheureux, que Tity soit l'aîné ? Nous amassons beaucoup de trésors qu'il dissipera aussitôt qu'il sera roi ; et Mirtil qui est bon ménager, au lieu de toucher à ces trésors, les aurait augmentés ; n'y aurait-il pas moyen de le déshériter ?

- Il faudra voir, lui répondit le roi, et si nous ne pouvons y réussir, il faudra enterrer ces trésors, crainte qu'il ne les dissipe. »

L'Eveillé entendait aussi tous les courtisans, qui, pour plaire au roi et à la reine, leur disaient du mal de Tity, et louaient Mirtil, puis au sortir de chez le roi, ils venaient chez le prince, et lui disaient qu'ils avaient pris son parti devant le roi et la reine ; mais le prince, qui savait la vérité par le moyen de l'Eveillé, se moquait d'eux dans son cœur, et les méprisait. Il y avait à la cour quatre seigneurs qui étaient fort honnêtes gens ; ceux-là prenaient le parti de Tity, mais ils ne s'en vantaient pas ; au contraire, ils l'exhortaient toujours à