les misérables. »
L'Eveillé, qui entendit parler le prince ainsi, lui dit :
« J'ai un écu pour tout bien et il est à votre service.
- Je vous récompenserai, quand je serai roi, dit Tity ; j'accepte votre écu pour donner à cette pauvre femme. »
Tity étant retourné à la cour, la reine le gronda de ce qu'il avait aidé à cette pauvre femme à se relever.
« Le grand malheur quand cette vieille femme serait morte ! dit-elle à son fils (car les avares sont impitoyables), il fait beau voir un prince s'abaisser jusqu'à secourir une misérable gueuse !
- Madame, lui dit Tity, je croyais que les princes n'étaient jamais plus grands, que quand ils faisaient du bien.
- Allez, lui dit la reine, vous êtes un extravagant avec cette belle façon de parler. »
Le lendemain, Tity fut encore à la chasse ; mais c'était pour voir comment cette femme se portait. Il la trouva guérie, et elle le remercia de la charité qu'il avait eue pour elle.
« J'ai encore une prière à vous faire, lui dit-elle, j'ai des noisettes et des nèfles