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PAUL VERLAINE

dre cette littérature susceptible d’être monnayée, elle est malheureusement parfois d’un aloi contestable, mais alors il éparpillait, au hasard de ses caprices épistolaires, des pièces de vers, souvent d’une belle venue, et qu’il aurait pu, sans rougir, voir figurer dans ses volumes imprimés.

Il regretta d’ailleurs ce gaspillage. Après avoir dit, dans ses Confessions, qu’il n’avait voulu publier aucun de ses vers se ressentant par trop de jeunesse, il se ravisa.


Depuis, changeant d’avis, je ne sais, à parler franc, trop pourquoi j’ai fouillé dans le reste, encore assez considérable pour être encombrant, de mes paperasses jadis innombrables, dans quel désordre ! pour donner quelque idée, au moins, de ma manière d’alors. Je n’ai rien retrouvé, mais rien de rien retrouvé de ces essais. Or, il y avait pourtant pour le moins autant d’intérêt que dans les Poèmes Saturniens, tels qu’ils parurent dans la première collection des Poètes Contemporains chez Alphonse Lemerre, en les derniers mois de 1867. (Confessions, première partie.)


C’est : dans les derniers mois de 1866, qu’il faut lire, ou les premiers mois de 1867, car l’édition originale des Poèmes Saturniens porte cette mention sur la dernière feuille : « Imprimé par D. Jouaust, le vingt octobre mil huit cent soixante-six, pour A. Lemerre, libraire à Paris. » Le volume, qui parut le même jour que le Reliquaire de François Coppée, et qui succédait à Ciel, Rue et Foyer, de L. X. de Ricard, était le troisième volume édité par Lemerre, débutant comme éditeur, et chez lequel était indiqué le siège de la rédaction et de l’administration du journal l’Art, décembre-janvier 1866.

Verlaine ajoutait à la déclaration qu’on vient de lire :


Seuls ont surnagé de ce d’ailleurs peu regrettable naufrage deux sonnets, l’un publié, il y a quelque deux ans.